Le concept de renovation simplifiée


     Depuis 2012, nous cherchons des manières innovantes de rendre l'habitat accessible à tous. Les plans de "Maisons Nomades" 35m2 sont parus en 2014 dans la revue Passerelle Eco no52.
      Nous avons construit en 2023 prototype de "La Maison en Pétales" au Croissant Fertile: le pistil est constitué de la version 40m2 avec mezzanine de "Maisons Nomades" et les pétales, des extensions-chambres se greffent ou se démontent à volonté suivant les besoins de la famille ou du collectif.
      Le concept de rénovation simplifiée est né, quant à lui, du constat fait il y a longtemps (la rénovation fut mon métier) de la lourdeur en temps et en ressources d'une rénovation classique. Ainsi, nous nous refusions, ma compagne et moi à nous lancer dans de tels travaux, lors de la création d'un collectif à Azerat, dans le Périgord Noir.
      Il est manifeste, par ailleurs, qu'il est souvent impossible de concilier préservation du patrimoine et respect des normes environnementales... Demandez-vous par exemple si vous isoleriez Versailles de l'intérieur ou de l'extérieur? N'en doutez pas, Versailles est en classe énergétique F ou G... Et le cas se pose également pour toute une partie de nos bâtiments anciens...
      Aussi, le chemin vers une décroissance heureuse et voulue nous invite à habiter des espaces plus petits dont la chambre la plus somptueuse est évidemment notre environnement naturel.
      Enfin, nous disposons en France d'un patrimoine bâti remarquable et vaste, souvent négligé au vu du coup des remises aux normes exigées. Ceci rend ce type de biens accessible et avec de l'imagination, plein de possibilités.
      Sur ce constat, nous avons à repenser nos manières de nous loger.
     Nos vieilles fermes (abandonnées du fait de l'agrandissement des exploitations agricoles) comportent des bâtiments annexes à l'architecture vernaculaire inspirante, aux murs et à la toiture parfois sains,  mais dont la rénovation est extrêmement coûteuse, ... alors... pourquoi ne pas réaliser à l'intérieur des structures existantes de ce riche patrimoine... de plus petits habitats réversibles, isolés selon les normes en vigueur, à bien moindre coût ? Il s'agit d'imaginer des volumes modestes en général, à l'intérieur de bâtis anciens... des volumes isolés dans des structures non isolées : ainsi les habitants ne chauffent que les petits volumes à l'intérieur des anciens murs réputés inchauffables.
     Cet architecture intérieure respecte à la fois les normes environnementales et le patrimoine... Et il y a dans cette manière sobre d'envisager l'utilisation de nos maisons anciennes une possibilité infinie de créativité: cour intérieure en gravier, jouxtant de petits habitats mis hors d'eau par la peau ancienne du bâti, terrasses avec vue sur les antiques poutraisons, grandes ouvertures sur de généreux portiques en pierre, embrasures profondes, déambulations poétiques, espaces de rangement abrités et autres recoins secrets...
     Et comme ces petits habitats n'ont pas vocation à être à la pluie, à la neige et au vents violents (c'est la peau ancienne qui s'en charge), ils peuvent se parer de bardages fragiles et poétiques: écailles de bois ou d'aluminium à base de canettes recyclées, etc.
     Enfin, je vois bien des éco-lieux en bâtis anciens s'agrémenter de pièces communes peu chauffées dans certains grands volumes existants, ainsi que de quelques  habitats réversibles en extérieur. Si le terrain est constructible, comme il l'est dans notre projet en Dordogne, vous pouvez envisager le dépôt d'un permis d'aménager, très pratique dans ce cas ( voir onglet "Permis d'aménager" sur notre site).
     Une source d'économie importante consiste à créer des sanitaires communs de qualité (grands et faciles à entretenir) en simplifiant au maximum le poste plomberie des espaces privatifs ( par exemple un évier + toilettes sèches individuelles mais pas de douche).
     Bien sûr, il est important de choisir des biens se prêtant à de tels projets: regarder en particulier la qualité des volumes, les ouvertures déjà créées, l'état des toitures et des murs des structures anciennes. Car si les toitures sont effondrées, par exemple, le plus logique, au vu des frais engagés sera peut-être de faire une isolation sous tuiles en même temps qu'on refera la charpente... et d'aménager cette fois, l'ensemble de la maison.
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                           Yves


Recherche